Comment revendre une SCI ?

La vente d’un bien en SCI est crainte en raison des nombreuses précautions qu’elle requiert. Cependant, lorsqu’on souhaite s’y mettre, plusieurs étapes sont à suivre. Nous vous amenons à les découvrir dans cet article.

Le vote de la décision de vendre le bien

La procédure de revente en SCI commence nécessairement par le vote de la décision de vendre le bien en question. En effet, il faudra veiller à la répartition des pouvoirs entre l’assemblée générale et l’individu chargé de la gestion de la SCI. Même si cette situation ne se présente pas très souvent, il se peut que le gérant ait à lui seul le pouvoir de décider de la vente ou de l’achat du bien par la société. Dès lors, il serait inutile de demander l’avis des associés qui auront le point de la gestion au cours de la validation des comptes de la SCI, notamment au terme de l’exercice social.

Très souvent, selon les statuts, le pouvoir d’achat ou de vente d’un bien en SCI revient à l’assemblée générale des associés. Ainsi, le gérant se soumet à la décision issue de cette assemblée ordinaire. Mais, ces mêmes statuts prévoient aussi le nombre et quorum de voix pour voter la décision. Dans l’un ou l’autre des cas, dès que la vente est votée et connait une validation unanime des associés, la décision est inscrite dans un procès-verbal d’assemblée générale de SCI qui sera signé par les associés et le représentant légal.

Prendre l’agrément du locataire

Au cas où le bien à vendre en SCI serait occupé, bien entendu par un locataire, il faut que la société lui adresse un congé pour vente à travers une lettre recommandée avec accusé de réception. Cela doit surtout se faire dans un délai de 6 mois en prélude à l’expiration du bail. À cet effet, notons que la réglementation voudrait justement que le locataire ait un droit de préemption. Pour ce faire, la société doit faire la proposition du bien au locataire et ne doit prendre un engagement vis-à-vis d’un autre acheteur qu’au cas où le locataire aurait exprimé son refus.

Il peut arriver que ce dernier prenne la décision de vider les lieux dès la fin du contrat. Cependant, il peut choisir d’y rester et dans ce cas, le bien est vendu sous location. Le nouveau propriétaire peut alors demander au locataire de prendre congé sauf dans des conditions précises.

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La signature du compromis de vente

Lorsque l’acheteur du bien et la société arrivent à une entente, ils peuvent alors signer le compromis de vente, de préférence devant le notaire. Notons à cet effet que le compromis de vente est un avant-contrat, mais qui a la même valeur que la vente définitive enregistrée au service de publicité foncière. Il faut remarquer que le compromis va avec plusieurs conditions suspensives, car lorsque des événements que prévoit la clause du compromis ne se réalisent pas, la vente peut facilement devenir caduque. C’est le cas où la vente est sujette à l’obtention d’un prêt immobilier dans un délai donné, notamment par celui qui souhaite acheter le bien.

Conformément à l’article L.271-1 du Code de la construction et de l’habitation, le vendeur et l’acheteur ont un délai de rétractation de 10 jours après la signature de l’avant-contrat. Passé ce délai, la notaire l’enregistre dans le but de donner au document une force exécutoire. C’est après cela que les deux parties signent l’acte de vente pour finaliser le processus.

Les étapes de la cession des parts sociales de la SCI

Lorsque la cession des parts sociales de la SCI est envisagĂ©e, il est nĂ©cessaire d’Ă©tablir un certain nombre d’Ă©tapes afin que tout se passe dans les règles. Toutefois, ces Ă©tapes peuvent varier en fonction du type de cession rĂ©alisĂ©e. Effectivement, on peut distinguer plusieurs types de cessions :

Il s’agit ici d’une vente classique qui suppose une nĂ©gociation entre les parties prenantes ainsi qu’un accord sur le prix et l’intĂ©gralitĂ© des autres conditions liĂ©es Ă  la transaction.

Dans ce cas prĂ©cis, le changement de propriĂ©tĂ© rĂ©sulte directement d’une dĂ©cision prise par un juge compĂ©tent. Cette dĂ©cision intervient souvent lorsque la liquidation judiciaire ou bien encore lorsqu’une procĂ©dure collective a Ă©tĂ© engagĂ©e vis-Ă -vis du propriĂ©taire initial.

La cession forcĂ©e quant Ă  elle intervient lorsque l’autoritĂ© publique exerce son droit de prĂ©emption pour acheter une entreprise ou une sociĂ©tĂ© immobilière.

Pour entamer le processus de cession des parts sociales, il faut avant tout rĂ©aliser une Ă©valuation complète et sĂ©rieuse de l’entreprise concernĂ©e. Pour cela, il faudra prendre en compte diffĂ©rents Ă©lĂ©ments tels que les actifs et passifs figurant au bilan comptable ainsi que tous les autres aspects financiers relatifs aux rĂ©sultats obtenus depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ .

Vient ensuite la recherche potentielle d’un acheteur potentiel pour mener Ă  bien cette opĂ©ration complexe. Il faut trouver un acheteur qui soit non seulement intĂ©ressĂ© par la SCI mais aussi en mesure de la racheter Ă  un prix satisfaisant pour les vendeurs.

Après avoir rĂ©alisĂ© une Ă©valuation et trouvĂ© l’acheteur idĂ©al, il faut rĂ©diger une convention de cession entre les deux parties. Cette convention doit spĂ©cifier toutes les conditions prĂ©vues dans le cadre de la cession ainsi que tous les termes envisagĂ©s au niveau des paiements.

Il faudra ensuite procĂ©der Ă  l’enregistrement de cette convention auprès du service compĂ©tent. Une fois que cela est fait, il ne reste plus qu’Ă  signer officiellement la vente devant notaire et conclure ainsi le processus de cession des parts sociales de la SCI.

Les consĂ©quences fiscales de la vente d’une SCI

La vente d’une SCI peut avoir des consĂ©quences fiscales importantes. Effectivement, cette opĂ©ration entraĂ®ne gĂ©nĂ©ralement une imposition sur la plus-value rĂ©alisĂ©e lors de la cession des parts sociales.

Toutefois, il existe un certain nombre d’exemptions et de rĂ©gimes spĂ©ciaux qui peuvent permettre de rĂ©duire l’impact fiscal liĂ© Ă  cette transaction. Pensez Ă  bien prendre le temps d’Ă©tudier les diffĂ©rentes options disponibles avant de vous lancer dans la vente d’une SCI.

En premier lieu, rappelez-vous que la plus-value correspond Ă  la diffĂ©rence entre le prix d’acquisition des parts sociales et leur prix de vente. Cette plus-value est soumise Ă  l’imposition au niveau du bĂ©nĂ©fice imposable.

Il faut savoir que les modalitĂ©s fiscales varient en fonction du rĂ©gime fiscal choisi par la sociĂ©tĂ© immobilière : impĂ´t sur le revenu (IR) ou impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s (IS). Dans le cas oĂą elle relève du rĂ©gime IR, ce sont les associĂ©s qui seront directement concernĂ©s par l’imposition des plus-values gĂ©nĂ©rĂ©es lors de la cession. S’il s’agit plutĂ´t du rĂ©gime IS, alors ce sera plutĂ´t la SCI elle-mĂŞme qui sera redevable des taxes liĂ©es aux gains obtenus via cette transaction.

Cela signifie qu’il faudra faire appel Ă  un expert-comptable pour dĂ©terminer avec prĂ©cision le montant exact Ă  payer en termes fiscaux. Selon certains paramètres tels que le statut juridique, l’importance et la nature des activitĂ©s commerciales, et la durĂ©e totale de dĂ©tention, il peut exister diffĂ©rents dispositifs visant Ă  allĂ©ger le montant de taxe Ă  payer. Par exemple, en cas d’activitĂ©s commerciales et/ou immobilières depuis plus de cinq ans, ou lorsque la vente est rĂ©alisĂ©e dans une optique de dĂ©part Ă  la retraite, il peut exister des abattements spĂ©cifiques.

Notons que l’imposition sur les plus-values ne concerne pas toutes les ventes : par exemple, si vous cĂ©dez vos parts sociales entre membres proches (donation-partage) ou bien encore dans le cadre d’un hĂ©ritage suivi d’une succession.

Pour rĂ©sumer donc, la vente d’une SCI entraĂ®ne gĂ©nĂ©ralement une imposition sur la plus-value rĂ©alisĂ©e lors de sa cession. Toutefois, il existe un certain nombre de rĂ©gimes fiscaux qui peuvent permettre de rĂ©duire l’impact fiscal liĂ© Ă  cette transaction. Pensez Ă  bien vous informer avant toute dĂ©cision pour Ă©viter les mauvaises surprises et optimiser au mieux votre opĂ©ration financière.